Sortir de sa zone de confort

Ramona Klein, vous travaillez depuis un an au TAF comme spécialiste en développement personnel. Quelles ont été vos premières impressions ?
J’ai été accueillie les bras ouverts. Le tribunal a une culture organisationnelle très différente du milieu hospitalier dans lequel j’ai évolué avant, pendant sept ans. Mais je vois aussi des parallèles : une structure très hiérarchisée et une diversité de points de vue. Cette diversité est passionnante et enrichissante pour une organisation, mais elle peut aussi être un défi. Sous l’angle du développement personnel (DP), le TAF est très bien positionné : très peu d’entreprises de cette taille sont dotées d’un service DP interne.

Le TAF, c’est aussi la rencontre de collaborateurs issus de trois régions linguistiques aux contextes culturels différents. Que cela signifie-t-il en termes de développement personnel ?
Notre objectif est de proposer une offre de formations continues adéquates à tous les groupes linguistiques. Nous nous attachons à favoriser en parallèle les échanges entre collaborateurs et la rencontre au-delà des barrières linguistiques. Ce n’est pas forcément évident quand la plupart travaillent en équipes monolingues et mono-contextuelles. Et même s’il est dans la nature de l’homme de s’assembler avec ses semblables, nous avons beaucoup à gagner à nous ouvrir à des collègues d’autres langues et horizons. Mais cela suppose de sortir un peu de sa zone de confort.

Que faites-vous pour favoriser le brassage ?
Les cours de formation continue internes ont aussi le mérite de permettre des échanges entre les cours et les différents secteurs. Un autre vecteur utile est la journée des greffiers. Cet évènement, qui s’est tenu pour la troisième fois en 2023, est très apprécié puisque nous avons eu plus de 120 inscriptions. Divers ateliers y sont proposés, qui permettent des échanges transversaux au-delà des équipes, des cours et des barrières linguistiques. Il en va de même des événements moins formels qui rassemblent tout le personnel, des événements de formation continue ou encore de la fête du tribunal. Le fait de se réunir et d’échanger librement dans un cadre décontracté impacte positivement le travail d‘équipe.

Revenons aux formations proposées en interne : quels sont les cours les plus prisés ?
Les cours de langue sont généralement très prisés avec une dizaine de cours dispensés l’an dernier. La demande est plus variable pour les formations continues en interne. Le cours de communication non violente, par exemple, a été bien reçu grâce à l’effet de bouche à oreille, de sorte que les trois cours programmés ont été menés à terme malgré quelques difficultés au démarrage. Il est malheureusement impossible de proposer la totalité de nos cours dans toutes les langues, faute d’inscriptions en nombre suffisant. Mais nous nous efforçons de concocter un programme diversifié pour que chacun y trouve son compte. Un nouveau cours demande toujours un peu de temps au démarrage. Et n’oublions pas que les collaborateurs ont aussi accès au vaste programme de formation continue du Centre de formation de l’administration fédérale.

Parlons recrutement : la pénurie de main d’œuvre qualifiée dont il est question partout se ressent-elle aussi au TAF ?
Il est vrai que le recrutement de profils de langue française ou italienne n’est pas évident aujourd’hui, comme le constatent en particulier mes collègues chargés des recrutements. A vrai dire, il est difficile de savoir si ces difficultés tiennent à la pénurie de main d’œuvre qualifiée ou à la localisation du TAF. En effet, il faut admettre que pour un Romand ou un Tessinois, Saint-Gall n’est pas la porte à côté. Le télétravail a permis de désamorcer un peu la situation. Il est devenu la norme pour tout employeur moderne et il est incontournable dans notre cas, sachant que de nombreux collègues ont leur famille dans une autre région du pays.

 Comment faites-vous pour valoriser les atouts d’employeur du TAF auprès des candidats ?
Différentes mesures ont été décidées dans le cadre de notre nouvelle stratégie de marque employeur, que nous nous attachons à mettre en place avec le team Communication du TAF. L’une d’elles est la refonte de notre brochure employeur, qui s’adressait autrefois essentiellement à des juristes francophones et qui paraît désormais dans les trois langues nationales, avec un périmètre étendu à tous les groupes cibles et catégories professionnelles. La brochure est distribuée dans les universités notamment, mais aussi lors des visites guidées du tribunal ou d’entretiens d’embauche. Disponible en numérique sur notre site Internet, elle présente le TAF comme un employeur moderne et attrayant pour de nombreuses catégories professionnelles.