Allier sport et travail
Il y a cinq ans, Mauro Stingelin a dû faire un choix : le travail ou le sport. On lui proposait alors un contrat de semi-professionnel en Suède avec une activité à temps partiel pour une marque d’unihockey. Il décide pourtant de rejeter l’offre et de rester sportif amateur: « En amateur, on joue par passion et non pour l’argent », explique-t-il. Il reste ainsi fidèle à l’équipe junior de Coire le temps de terminer son apprentissage d’électricien, puis rejoint en été 2022 l’UHC Waldkirch-Saint Gall (ci-après : UHC WaSa) - ses concurrents de ligue ! Le club où il joue aujourd’hui encore à raison de quatre entraînements en équipe et un entraînement individuel par semaine. Sans compter les nombreux weekends consacrés aux matchs de championnat Lidl Unihockey Prime League (la plus haute division de unihockey suisse). Le tout en parallèle d’une activité à plein temps au tribunal.
De blagueur à la figure de leader
Pourquoi consacre-t-il tout son temps libre à l’unihockey ? Mauro Stingelin reconnaît en souriant que la question se justifie : « Je pourrais en faire moins et gagner autant, c’est-à-dire rien ». Avant d’enchaîner avec enthousiasme sur le unihockey, la versatilité de ce sport qui alterne entre efforts intenses et temps de repos, les beaux moments de collectivité... Et enfin sa cadence qui l’a décidé, à l’époque, à choisir l’unihockey plutôt que le football, même s’il était aussi bon gardien de but. Et le Grison de 24 ans de résumer « J’adore ce que je fais, tout simplement ! ».
Voilà près de 20 ans que Mauro Stingelin chasse le puck. « Bosseur » toujours prêt à monter en attaque, cet ailier gauche se plaît à mener le jeu de son équipe. Mais son goût des responsabilités, il le cultive aussi hors du terrain, surtout quand il s’agit d’intégrer les jeunes. « On ne me prenait pas vraiment au sérieux quand je suis arrivé. Mais aujourd’hui, je me sens bien aligné sur les valeurs de l’UHC WaSa et je m’efforce de les transmettre à nos nouveaux joueurs. » Comprenez une culture de proximité quasi familiale et une hiérarchie horizontale, qui le conduiront sans doute à renouveler une fois de plus son contrat en Suisse orientale.
Quatrième rang au championnat des moins de 19 ans
C’est en même temps une bonne nouvelle pour le tribunal, qui conserve ainsi un bon élément. « Mes conditions de travail sont idéales ici pour mener ma carrière de sportif en parallèle et j’y trouve tout le soutien dont j’ai besoin», ajoute-t-il. En contrepartie, il apporte des qualités sportives très utiles au métier: une bonne résilience, de l’entrain dans l’exécution des tâches et un esprit d’équipe bien affûté.
Penser en collectif est omniprésent chez le joueur d’unihockey : même les plus grands moments de sa carrière ne sont jamais dissociés de l’ambiance particulière de son équipe. Par exemple, lorsqu’il a décroché, avec les espoirs suisses, la quatrième place du championnat des moins de 19 ans ou quand l’équipe nationale des moins de 17 ans est sortie vainqueur aux Jeux de Prague. Il garde notamment un souvenir ému de la finale qui avait été disputée devant 5000 fans, parmi lesquels de nombreux joueurs régionaux sélectionnés. Un moment particulièrement intense qu’il aimerait bien revivre. Il s’en est d’ailleurs fallu de peu la saison dernière, puisque l‘équipe WaSa était arrivée en demi-finale de la coupe. Et la finale de la coupe est l’une des rares occasions de jouer devant une telle base de fans en Suisse.
Le plaisir d’être entouré
En Suède, les choses auraient été bien différentes. Pourtant, il ne regrette pas un instant de ne pas avoir signé à l’époque. « En Suisse, j’ai le privilège de me mesurer aux meilleurs », explique Mauro Stingelin. Même s’il reconnaît apprécier, de temps en temps, faire autre chose que de l’unihockey : « Boire une bière ou partir en excursion avec des amis. Ce sont des choses qu’il faut pouvoir se permettre de temps à autre. » Voilà qui colle parfaitement à l’image de ce joueur talentueux qui aime avant tout être entouré – et qui sait y faire, avec ou sans crosse à la main.
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