Marianne Ryter: docteur en droit, juge, présidente

Marianne Ryter rêvait de devenir archéologue. En lieu et place, elle se retrouve juge à la Cour I du TAF et chargée de cours à l’Université de Bâle. Elle est aussi aujourd’hui la première femme à présider un tribunal fédéral.

25.02.2020 - Katharina Zürcher

Partager
Portrait de Marianne Ryter
La présidente du tribunal Marianne Ryter voyage volontiers. Photo: Daniel Winkler

Marianne Ryter préside le plus grand tribunal de la Confédération depuis janvier 2019. Comment planifie-t-on une telle carrière ? « Je n’ai jamais fait aucun plan », reconnait la Bernoise, âgée de 51 ans. Elle a plutôt toujours suivi ses domaines d’intérêt et s’est engagée pour les valeurs qu’elle estime importantes. Comme elle le dit-elle-même : « je n’esquive jamais les défis ». Elle s’est décidée pour les études de droit après avoir dû abandonner son rêve professionnel. « Je voulais devenir archéologue, mais j’ai constaté dès les premiers cours à l’université de Berne que mon idée de ce métier n’avait rien à avoir avec la réalité des études ».

«Dans tous les cas, je ne veux pas m’arrêter.»

Marianne Ryter

Liberté de penser

Même si les études de droit n’étaient pas son premier choix, elle s’est rapidement enthousiasmée pour des branches comme le droit public ou le droit pénal, le droit romain et la philosophie du droit. « Ces matières renvoient aux racines de la discipline. » Lors des stages auprès d’avocats ou de tribunaux, elle a alors constaté combien le travail de juriste et cette approche de questions sociétales fondamentales lui convenaient aussi. Une fois le brevet d’avocat en poche et après un année d’expérience dans un bureau d’avocats, elle obtient un poste d’assistante auprès du professeur Pierre Tschannen. « J’ai eu du plaisir à me retrouver à l’université, un cadre qui m’offrait beaucoup de liberté – surtout en termes de réflexion. » Marianne Ryter a ainsi travaillé de 1996 à 2002 en tant que collaboratrice scientifique à l’université de Berne avant d’obtenir un doctorat en 2004. Elle a entretemps aussi acquis un master en droit (LL.M.) à l’Université de Lausanne.

Formation complémentaire en tant que juge

A cette époque sont aussi venus au monde ses deux enfants, une fille et un garçon. En 2002, à l’âge de 34 ans, Marianne Ryter est élue juge à la Commission de recours du DETEC puis, trois ans plus tard, juge au Tribunal administratif fédéral. Lorsque le TAF s’installe dans ses locaux à St-Gall, elle déménage en Suisse orientale où elle réside la semaine car sa famille restera à Berne. Parallèlement, elle explore de nouveaux champs d’activité, notamment auprès de la Fondation pour la formation continue des juges suisses et en tant que chargée de cours à l’Université de Bâle. Elles mènent aujourd’hui encore ces deux missions en sus de son mandat de juge à la Cour I et de présidente du TAF. « Je suis convaincue que c’est utile pour le tribunal. »

Ne jamais s’arrêter

L’agenda de la présidente du tribunal est donc bien rempli. Où trouve-t-elle l’énergie pour mener de front toutes ces responsabilités ? « C’est un jeu de vases communicants, répond-elle, car je reçois aussi beaucoup d’énergie en retour de mes différentes activités. » En outre, elle se sent très soutenue par son entourage. Elle pratique aussi du sport, notamment le jogging dans la nature, et voyage volontiers. La première présidente du TAF a-t-elle encore des souhaits pour son avenir ? Pour elle, c’est clair : « Dans tous les cas, je ne veux pas m’arrêter et j’espère que la vie me réserve encore quelques beaux défis à relever. »

Plus d'articles de blog