Un apprentissage de commerce plus qu’intéressant

À 19 ans, la jeune Marijana Todorovic a terminé cet été son apprentissage d’employée de commerce CFC au tribunal. Dans ce billet, elle revient sur les particularités d’un apprentissage au TAF.

29.08.2023 - Lukas Würmli

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Marijana Todorovic | © Lukas Würmli

Marijana, permets-moi d’abord de te féliciter pour l’obtention de ton CFC. Quel effet ça fait ?
Je suis surtout soulagée d’être enfin débarrassée du stress des examens de fin d’apprentissage. J’avais la chance d’avoir de bonnes notes préliminaires, ce qui m’a permis d’aborder les examens un peu plus décontractée. Mais c’est quand même une libération une fois que c’est terminé. Ça fait un bien fou :  le dernier examen avant longtemps après toutes ces années de scolarité !

Tu n’as pas prévu de poursuivre ta formation ? Quels sont tes projets pour l’avenir ?
Si, bien sûr, mais pas dans l’immédiat. Je ne sais pas encore très bien vers quel secteur m’orienter. Je vais commencer par rester quelque temps au tribunal et soutenir le travail des chancelleries de cour. Je me vois bien travailler dans le domaine de la justice d’ailleurs, mais peut-être de l’autre côté, pour une étude d’avocats. Ou alors m’orienter vers tout autre chose. L’immobilier, par exemple, me paraît passionnant.

Tout au long de ton apprentissage de commerce, tu as aussi acquis un bagage de connaissances juridiques. Ne serait-il pas dommage de changer de domaine maintenant ?
Je ne trouve pas, non. Soit, je connais le jargon des juristes maintenant et j’ai appris pas mal de termes. Je sais aujourd’hui comment fonctionne la justice en Suisse. Mais j’ai aussi appris à m’adapter à un nouvel environnement. En trois ans d’apprentissage, j’ai travaillé dans une dizaine d’équipes différentes, qui ont chacune ses propres processus, exécutent des tâches différentes, avec autant d’environnements à découvrir. Ces expériences me seront utiles partout, tout comme la précision et la rigueur au travail, qui sont des qualités très importantes pour le TAF.

Quels sont les domaines qui t’ont particulièrement plu ?
J’ai trouvé très cool de travailler dans les chancelleries des cours. Ça m’a permis d’avoir une bonne compréhension des processus judiciaires, qui restent par exemple obscurs pour mes camarades de classe. J’ai eu l’occasion aussi de rédiger des décisions – toujours à partir des notes des juges, bien sûr. Et puis j’ai eu la chance d’assister à des débats passionnants sur des questions juridiques.

«Au lieu de faire le café pour les clients, je rédigeais des projets de décisions à partir des notes des juges.»

Marijana Todorovic

En fait, ce sont surtout les aspects non commerciaux de ton apprentissage qui t’ont marquée ?
Non, je ne dirais pas cela. Ce sont les spécificités du métier, mais ça ne fait pas tout. J’ai été surprise en bien par mon passage au secteur Finances & Controlling. Les chiffres me faisaient un peu peur au début et j’avoue que je n’avais la bosse des maths à l’école. Mais une fois en situation, j’ai trouvé mes marques et j’ai enfin compris quelque chose à la théorie. Mais il est vrai que j’ai apprécié de me familiariser avec tout ce côté juridique : ça a été un privilège.

…qui a parfois fait des jaloux parmi tes camarades ?
Peut-être un peu. En tous cas, ils étaient enthousiasmés quand je leur parlais de ce qu’on me donnait à faire. Au début, certains ne me croyaient pas quand je leur disais qu’on pouvait faire un apprentissage de commerce dans un tribunal de la Confédération. En classe, j’étais toujours un peu à part. Le TAF n‘a par exemple pas de clients types. Raison pour laquelle les cours de formation à la vente étaient plutôt secondaires pour moi, même s’ils sont bien sûr un élément central en cours. Reste qu’au lieu de faire le café pour les clients, je rédigeais des projets des décisions à partir des notes prises par les juges. 

Mais les formateurs interviennent aussi dans les tâches qui sont confiées aux apprentis, non ?
Absolument. J’ai d’ailleurs eu de la chance au TAF. On nous a vraiment confié des tâches gratifiantes qui nous ont permis de grandir, de prendre de l’assurance, tout en étant bien encadrés professionnellement. Yuki surtout (NDLR: Yukiko Diek, formatrice) nous a toujours consacré beaucoup de temps, ce que j’ai énormément apprécié. Ses conseils m’ont été précieux, que ce soit sur des questions professionnelles, privées ou de formation. Et puis, elle m’a toujours fait sentir que mon parcours comptait pour elle.

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