Chez lui à Berne et à Saint-Gall

Bernhard Fasel est un collaborateur engagé du TAF depuis 17 ans. Le secrétaire général ad intérim jette un regard dans le rétroviseur du tribunal et explique pourquoi il aime se sentir à la maison dans deux villes.

20.03.2023 - Katharina Zürcher

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Portrait de Bernhard Fasel avec son vélo
Le secrétaire général Bernhard Fasel a son domicile à deux endroits. Photo: Lukas Würmli

Bernhard Fasel travaillait déjà pour le Tribunal administratif fédéral (TAF) alors que celui-ci n’existait pas encore. Lorsque Christoph Bandli lui a demandé de le rejoindre dans le projet « Nouveaux tribunaux fédéraux » – c’était en 2006 –, il était déjà greffier à la Commission de recours du DFE et à la Commission fédérale de recours en matière d’infrastructures et d’environnement (CRINEN) depuis onze ans. Les juges du TAF étaient déjà élus et le recrutement du personnel battait son plein. Bernhard Fasel, qui était déjà pressenti comme greffier à la Cour I, a accepté l’offre du chef de projet de l’époque et futur président du tribunal. « Je savais en quoi consistait ce travail grâce à la mise sur pied de la CRINEN et j’aimais cela. »

Le projet était déjà sur les rails depuis plusieurs années, mais il restait encore beaucoup à faire dans la phase finale qui s’annonçait. « Créer un tribunal à partir de rien, c’est beaucoup de travail, explique ce Fribourgeois natif du Seeland qui a étudié le droit à Fribourg. Il fallait penser à tout, du bâtiment au crayon à papier. » Bernhard Fasel s’était notamment vu confier la finalisation et la publication des règlements du tribunal ainsi que de la liste des matières. Cela lui a laissé un souvenir particulier : « Nous avions une pile de feuilles A3 avec les matières de toutes les organisations précédentes. Il fallait les consolider et, en partie, les coordonner avec le Tribunal fédéral. » Pour simplifier, il avait alors été décidé de structure la liste des matières par analogie avec le Recueil systématique du droit fédéral.

«Créer un tribunal à partir de rien, c’est beaucoup de travail. Il fallait penser à tout, du bâtiment au crayon à papier.»

Bernhard Fasel

Au début étaient trois sites

Tout fut prêt à temps : le TAF a pu prendre ses fonctions le 1er janvier 2007, mais sur trois sites éclatés. Les cours d’asile et la Cour II étaient à Zollikofen, dans la banlieue de Berne, tandis que la Cour III et le Secrétariat général ont été logés provisoirement à la Schwarztorstrasse, et la Cour I dans un bâtiment voisin, au centre de Berne. Bernhard Fasel a d’abord travaillé pendant un an comme collaborateur juridique au Secrétariat présidentiel, avant de prendre la direction de cette unité en 2008. L’année suivante, il s’est lancé dans une formation de management en cours d’emploi à l’Université de Berne, obtenant un Executive Master of Public Management en 2012. À l’époque, il ne perdait guère de temps pour aller travailler puisqu’il résidait à Berne avec son épouse, originaire de Suisse romande, et leur petite fille. Mais le déménagement prévu pour Saint-Gall – le Parlement avait préféré cette ville à Fribourg à une courte majorité en 2002 déjà – ne lui a pas fait passer des nuits blanches pour autant. « J’étais d’accord. »

Plus qu’un papa du week-end

C’est ainsi que, en 2012, il a déménagé avec le TAF à Saint-Gall, qui est devenue sa deuxième patrie. Sa femme est toutefois restée à Berne avec les enfants, qui étaient maintenant deux. Pour lui, vivre à deux endroits est aussi une richesse. « J’aime l’idée de me sentir chez moi à deux endroits et d’avoir deux cercles d’amis. » Il apprécie en outre cette séparation claire entre sa vie professionnelle et sa vie familiale : «À Saint-Gall, je suis concentré sur le travail. » Mais naturellement, cela pose aussi des difficultés. Au quotidien, son épouse doit assumer plus de responsabilités. Ce n’est pas lui qui peut par exemple vite accompagner un enfant malade chez le médecin. Dans l’ensemble, la famille a cependant trouvé un équilibre et, comme il travaille toujours à domicile le lundi, il se sent quand même plus qu’un papa du week-end.

Dans son temps libre, Bernhard Fasel passe beaucoup de temps à l’extérieur : sur les pistes ou à ski de fond en hiver, sur son vélo en été. Il aime aussi la randonnée pédestre et la grimpe et il se plonge volontiers dans des ouvrages philosophiques. Ses enfants partagent son intérêt pour les activités en pleine nature et une fois par an, il voyage avec eux en France ou dans le nord en train et à vélo, avec une tente dans les bagages. « À l’ère des Jeunes pour le climat, plus question de prendre l’avion », dit-il en souriant.

Développer l’identité du tribunal

Mais revenons au tribunal. En ce moment, le secrétaire général ad interim est très occupé par la numérisation. Il est aussi heureux de constater que le tribunal a pu trouver une certaine unité au cours des onze années passées à Saint-Gall. « Au début, explique-t-il, nous étions une équipe bigarrée, formée à partir des organisations préexistantes. Puis, une identité propre à notre tribunal a commencé à voir le jour. » Cela se manifeste aujourd’hui par l’aide que l’on se prête aujourd’hui d’une cour à l’autre, sans trop de bureaucratie. Bernhard Fasel se dit convaincu que des projets comme l’Organisation du tribunal 2016, qui a donné naissance à la Cour VI, et EquiTAF ont largement contribué à cette évolution positive.

À l’avenir, il souhaiterait que le TAF « harmonise plus ses modes de travail et ses processus pour que la numérisation puisse déployer toute son efficacité ». Cela requiert seulement un peu d’ouverture d’esprit et la volonté « de remettre en question des processus que l’on n’a pas changés pendant dix ans et d’accepter la nouveauté ». Il est persuadé que le fonctionnement du tribunal et le travail des juges en bénéficieront. Et, ce qui est aussi important : « Grâce à la numérisation, nous formerons une entité encore plus homogène. »

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