« J’aime m’engager »

Voilà plus de cinq ans que Sara Marrollo travaille à la chancellerie de la Cour I. Cinq ans aussi que l’environnement plurilingue du tribunal l’enthousiasme : « Quand je vois un nouveau visage le matin, dans le hall d’entrée, je me demande toujours si c’est « guten Morgen », « bonjour » ou « buongiorno » qui sortira de sa bouche, fait Sara Marrollo, 35 ans, qui, en plus des trois langues officielles parle couramment le portugais, l’anglais et l’espagnol. 

À voir sa nature communicative et ouverte à la nouveauté, on n’est guère surpris d’apprendre qu’elle a pris divers engagements au tribunal parallèlement à son travail, par exemple au comité de rédaction de « Forum » (magazine du personnel), auquel elle fait régulièrement des propositions d’articles, ou à la Commission du personnel, où elle fait entendre les voix des employés. « J’aime m’engager », explique-t-elle. Sans compter que ses activités parallèles lui permettent d’entretenir des contacts en dehors de la chancellerie et de la cour.

Des chariots plein de dossiers
Les journées de travail de Sara à la chancellerie de la Cour I sont bien chargées et rythmées. « J’arrive généralement entre sept heures trente et huit heures moins le quart au bureau pour m’atteler à mes tâches quotidiennes : établissement de listes de destinataires des arrêts, documents à transmettre au service de comptabilité, dossiers à transférer au Tribunal fédéral, traitement de demandes ou de questions concernant l’entrée en force d’un arrêt ou d’une décision. La collaboratrice de la chancellerie de cour maîtrise entretemps tout ce jargon juridique, et cela dans les trois langues. Et de reconnaître en souriant qu’au début, elle ne savait même pas très bien ce qu’était un arrêt.

Huit heures trente, l’heure de retirer le courrier. Sara file à la Chancellerie centrale. « Certains jours, je reviens avec une petite pile d’enveloppes. D’autre fois, c’est un chariot rempli de documents qu’il faut déplacer.» La Direction générale des douanes, par exemple, dépose souvent des caisses entières de classeurs fédéraux. Le courrier entrant est ensuite trié par langue de travail et par affaire lorsqu’une procédure est déjà en cours, puis réparti entre les collaborateurs de la chancellerie pour être saisi dans le système - un travail qui occupe parfois toute la matinée.

Travail avec les juges
Une fois les dossiers créés ou mis à jour, ils sont déposés dans le casier du juge ou de la juge concerné/e. « Ce qui déclenche souvent un mandat pour nous dans la journée », remarque Sara Marrollo. Qu’il s’agisse de documents à transférer, de renseignements à obtenir ou d’une décision à préparer, par exemple une décision d’avance de frais. « Pendant le confinement, nous avions mis au point, à l’intention des juges, une liste de tâches au choix, qui s’est avérée très utile. » La chancellerie travaille donc essentiellement avec les juges au quotidien, et nettement moins avec les greffiers.

L’après-midi est consacrée en bonne partie au courrier sortant : les décisions et les arrêts sont attentivement relus, puis copiés dans le dossier avant d’être mis sous plis. Tout le courrier sortant de la cour doit être déposé à la Chancellerie centrale avant quinze heures trente, où il est enregistré, affranchi puis expédié. Le reste de l’après-midi, Sara le consacre à des travaux moins urgents, tels que l’archivage. Et voilà déjà presque venue l’heure de filer à la maison pour retrouver ses deux enfants, après avoir échangé un « buonaserata », « bonne soirée » ou « schönen Abend » en sortant.